Fleur de peau

La palette de couleur des peaux nues. Les noirs nuancés de bleu, de rouge, de jaune, grisés par l'âge ou la fatigue. Le brun des femmes d'Inde du Sud. La peau orange des birmans, la peau rouge du froid des steppes mongoles. Notre faux blanc, ni jaune ni rose ni beige. L'objectif de l'appareil est ici le prolongement de l'œil, tout près, si près de la peau, il ne voit du corps que le frisson d'une épaule, le mouvement d'une main. Ou il s'éloigne très loin et un éclat de peau vampirise l'image. L'approche quasi tactile des photographies capte la poésie de la peau brute, le grain de la peau caressé parla lumière, le petit morceau de ventre, que laisse voir la blouse du sari, la peau parfaite d'un nouveau né, les grains de sable autour du nombril de l'enfant pêcheur de Rameswaram. Au hasard des caresses, on croise le maquillage des Peuls Bororo, les paillettes d'Occident, le thanakha des birmans, les scarifications africaines, et les peaux pures, tout autour du monde.


éditeur plume